Marguerite Duras
« Il me semble qu’on m’a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelquefois alors qu’on traverse les âges les plus jeunes, les plus célèbres de la vie. »
« L’histoire de ma vie n’existe pas. Ça n’existe pas. Il n’y a jamais de centre. Pas de chemin. Pas de ligne. Il y a de vastes endroits où l’on fait croire qu’il y avait quelqu’un, ce n’est pas vrai, il n’y avait personne. »
« Soudain, je me vois comme une autre, comme une autre serait vue au dehors, mise à la disposition de tous, mise à la disposition de tous les regards… »
A la première lecture, toute l’écriture de Duras me parut limpide… Certains la jugent hermétique, impossible, trop moderne. Pour moi, c’est tout le contraire.
Tout y est poésie. L’ensemble est unité et forme une poésie de l’indicible.
L’auteur tente de rassembler ses souvenirs sous la forme de fragments qui l’ont bouleversée, qui ont fait ce qu’elle est aujourd’hui.
Il s’agit avant tout d’une histoire d’amour. Celle d’une enfant, d’une jeune adolescente. Elle avait 15 ans, c’est un âge frontière. Alors qu’elle vivait en Indochine, au sein d’une famille dans laquelle elle ne trouve pas sa place. Elle est seule, sans cesse.
Alors qu’elle traverse le fleuve - lieu symbolique pour une étape initiatique- son chemin croise celui d’un banquier chinois.
Commence alors une histoire d’amants, au sens premier, de ceux qui s’aiment. La jeune fille découvre alors la sensualité et surtout débute sa vie sexuelle. Par cette relation, elle s’émancipe et se libère d’un carcan familial dans lequel règnent la violence et la jalousie.
J’ai fait de l’Amant mon livre de chevet pendant des années.
Je ne peux pas le prêter. Il est gribouillé de partout. Ce ne sont plus des notes de lecture. Au fil des pages, je m’y redécouvre…
