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Des écrivaines avant tout

La liste des oubliées est longue. 

Je suis un pur produit des études littéraires universitaires et j'ai très peu étudié des oeuvres écrites par des femmes. 

Avant d'enseigner, cela ne m'avait absolument pas dérangée. 

Je n'utilisais même pas le terme "écrivaine".

Il y avait bien Mme de Lafayette, cela suffisait amplement. 

Et puis, les romanciers hommes parlent si bien des femmes. Comment ne pas admirer sous la plume de Maupassant par exemple, tous ces monologues intérieurs féminins ? L'accouchement de Jeanne par exemple dans Une Vie montre à quel point les romanciers connaissent et revendiquent même un certain point de vue féminin.

Oui mais...

Cela ne suffit plus.

Un jour, j'ai reçu de la part d'un éditeur scolaire, une anthologie intitulée "Paroles de femmes" et ma réaction fut violente. Je crois que je l'ai même balancé à travers la pièce. 

Comment avait-on pu réduire les écrivaines de cette façon-là ? 

On parle d'elles uniquement en se référant à leur sexe, à leur condition de femmes, on les regroupe ensemble, parce que ce sont des femmes. A-t-on déjà conçu une anthologie littéraire qui ne rassemblerait uniquement des "Paroles d'hommes"? 

Pourquoi hommes et femmes de lettres ne sont-ils pas mélangés ? Pourquoi, en 2020 faut-il encore le distinguer ? 

Mes élèves, garçons comme filles sont devenus des êtres révoltés. Je les ai écoutés. 

Ils et elles m'ont beaucoup appris. 

 

J'ai réalisé que mes études de lettres avaient éludé les femmes.  

Rendons-leur justice. 

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